Brève
histoire du Parthénon

Après la victoire grecque de Marathon en
-490, les Athéniens décidèrent de bâtir un temple à Athéna sur l'Acropole.
A la fois pour remercier la déesse tutélaire de la ville et en mémoire
des 192 Athéniens tués dans cette bataille.
Le Parthénon en était aux débuts de sa
construction quand les Perses revinrent saccager Athènes et dévaster
l'Acropole en -480. Après avoir à nouveau infligé une sévère défaite
aux Perses en -479, les Athéniens firent le serment de rebâtir
les temples, mais de laisser l'Acropole en ruines pour garder vivant le
souvenir du sacrilège perse.
Les cités grecques unies devenues empire
athénien firent finalement la paix avec l'empire perse en -449.
En -448, l'assemblée athénienne, sous l'influence
de Périclès, décida la reconstruction des temples de l'Acropole. Les architectes
choisis pour le Parthénon furent Iktinos et Callicrates, le célèbre
Phidias, ami de Périclès, fut chargé de superviser le projet et de réaliser
la grande statue d'Athéna, dite chryséléphantine car recouverte
d'or et d'ivoire..
Le nouveau Parthénon fut bâti sur les
fondations de l'ancien et légèrement agrandi. Il fut construit entièrement
en marbre provenant des carrières du Mont Pentelikon à une quinzaine de
kilomètres d'Athènes. Un très grand nombre de sculptures furent exécutées
pour décorer somptueusement ce temple majeur.
Ce sont elles qui nous intéressent
ici.
Les
sculptures
Lorsque le Parthénon fut construit, entre
447 et 432 av. J.-C., on créa pour sa décoration trois ensembles de sculptures,
les métopes, la frise ionique et les frontons. Les
métopes et la frise ionique faisaient partie de la structure même du Parthénon.
Ils n'ont pas été sculptés, puis accrochés en place, en haut du Parthénon,
mais ont été sculptés sur les flancs du Parthénon après sa construction.
Ces sculptures, actuellement assez endommagées pour certaines,
détruites ou perdues pour d'autres, sont dispersées entre
Londres et Athènes essentiellement, ce qui ne facilite pas la compréhension
de l'ensemble..
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Les
92 métopes (chacune séparée de sa voisine par un
motif nommé triglyphe), sont des sculptures en haut relief
dépeignant des batailles mythiques: Les Lapithes contre les Centaures
( côté sud ) , Les Grecs contre les Amazones ( côté
ouest ) , les Dieux contre les Géants( côté est )
et la Guerre de Troie ( côté nord ).
La frise ionique,
traitée en bas-relief, composée à l'origine
de 115 panneaux, est située à l'intérieur de la colonnade du péristyle.
Elle est traditionnellement interprétée comme la procession organisée
pour les fêtes dites des Panathénées.
Enfin, les sculptures
des frontons, exécutées en ronde bosse, représentent
la naissance d'Athéna sortant tout armée de la tête de Zeus (fronton
est) et la lutte entre Athéna et Poséidon pour le patronage d'Athènes
(fronton ouest) |
Avant d'aborder la sculpture qui nous intéresse
ici plus particulièrement, remarquons l'aspect guerrier de toutes
ces sculptures ainsi que leur rapport avec des événements
mythiques (ou supposés tels) de première importance.
La
frise ionique

Cette très longue frise (130 m
de long sur 1m. de haut environ, 360 personnages et 220 animaux représentés)
est un ensemble remarquable dont l'interprétation traditionnelle
ne fait pas l'unanimité. L'interprétation classique présente
la frise comme une représentation de la fête des Panathénées.
Exécutée par Phidias, elle illustrerait le lien étroit entre les habitants
de la cité et ses dieux.
Conduit par les magistrats, s'avancent
en cortège vers l'assemblée des dieux: des cavaliers, des soldats en armes,
des jeunes filles portant des offrandes, des vieillards tenant en main
des rameaux, des musiciens et les animaux du sacrifice.
On sait par des inscriptions et des textes
littéraires que, outre les citoyens, participaient à la procession des
métèques et des représentants des alliés d’Athènes. La fête des Panathénées
était ainsi une occasion d'affirmer la grandeur et l'unité de la cité.
Au cours de cette fête étaient immolés des bufs
en l'honneur d'Athéna. La procession partait d'Eleusis à
une quinzaine de kilomètres d'Athènes et suivait la Voie
Sacrée jusqu'à l'Acropole.
Récemment l'universitaire new-yorkaise
Joan Connelly a créé une petite révolution dans les
précautionneux milieux archéologiques en proposant une interprétation
totalement différente. Selon elle la frise dépeint le sacrifice
des filles du roi (légendaire?) Erechteus pour sauver Athènes.
Devant faire face à une invasion thrace le roi avait consulté
l'oracle de Delphes qui avait répondu qu'il devait sacrifier une
de ses filles. Les trois surs ayant fait le serment que la mort
d'une d'entre elles entraînerait la mort des autres, elles offrirent
donc toutes les trois leurs vies pour sauver la cité. Une tragédie
perdue d'Euripide (dont on a publié en 1967 les cent cinquante
lignes retrouvées par hasard) avait cet événement
pour sujet.
Après deux cents ans de certitude
absolue l'interprétation "fête des Panathénées"
était ébranlée. Mais, en proposant une lecture
différente, le Professeur Connelly a ouvert également
la porte à bien d'autres versions...
Une dernière remarque générale
concernant cette frise: si elle a attiré l'attention et les interrogations
de bien des chercheurs elle le doit bien sûr à son sujet
(que certains n'ont pas hésité à qualifier d'impénétrable!...),
elle le doit à son style (artistiquement "anormal") mais
c'est surtout en raison de son emplacement qu'elle pose problème.
En effet, une frise continue, placée au niveau des métopes,
sur le mur externe de la chambre interne était dans une position
telle qu'elle était seulement visible à distance dans des aperçus
occasionnels entre les colonnes, alors que pour ceux qui déambulaient
à l'intérieur de la colonnade seule était possible une vision déformée,
et encore au prix d'un très rapide mal de cou en raison de l'angle
extrêmement aigu sous lequel l'observateur pouvait la voir... Il
serait même plus exact de dire "pouvait l'apercevoir"
car aucune vision d'ensemble permettant d'en comprendre le sens n'était
véritablement possible. (Remarquons à ce sujet que la
dispersion entre Athènes et Londres des panneaux restants contribue
curieusement à faire perdurer cet état de fait...)
Ces longs, mais indispensables
rappels, étant faits, voyons maintenant quels rapports cette frise
pourrait entretenir avec l'Atlantide.
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