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L'épopée atlante
((( Les frises du Parthénon )))


Plan

 

[ Présentation: rappels historiques, artistiques, architecturaux...]

[ Athéna vs Poséidon ] . [ "Et les ayant rassemblés, il dit..."]

 

(Il est conseillé de parcourir la page de Présentation avant d'aborder cette partie.)

 

 

Athéna vs Poséidon

Si le Parthénon est indiscutablement le temple d'Athéna c'est, plus que cela, le temple d'Athéna triomphante. Les Athéniens en se plaçant sous la protection de cette déesse avaient délibérément choisi le camp des vainqueurs et, même si ce qu'ils célébraient par les sculptures de ce temple ne les avait pas concernés directement ils en accaparaient l'héritage avec délectation.

L'interprétation de la frise ionique ne peut se faire QUE à la lueur des autres sculptures, qui, elles, sont clairement identifiées.

Les quatre ensembles de métopes décrivent clairement des combats, mythiques ou légendaires, ils ne sont pas spécialement liés à Athéna.Cependant ils illustrent peut-être les victoires de l'ordre sur le désordre, désordre des monstres ou désordre moral .

Combat contre les Centaures

Les imposantes sculptures des frontons annoncent clairement la couleur: Athéna, née "de la tête de Zeus" a une puissance éclatante.Quant à la légende concernant la revendication de l'Attique et donc l'opposition entre Athéna et Poséidon elle semble centrale pour comprendre la frise.

On sait que Poséidon, avide de royaumes terrestres, avait un jour jeté son dévolu sur l'Attique et que pour manifester sa prise de possession il avait planté son trident dans l'acropole d'Athènes ce qui donna immédiatement naissance à un puits d'eau salée.

Plus tard, Athéna planta un olivier près du puits. Poséidon, furieux la provoqua en combat singulier. Zeus arrêta les préparatifs guerriers et leur imposa de se soumettre à l'arbitrage des dieux. Tous les dieux soutinrent Poséidon et toutes les déesses soutinrent Athéna. A la majorité d'une voix le tribunal décréta qu'Athéna avait plus de droits sur le territoire parce qu'elle lui avait fait un meilleur cadeau.

Telle est l'histoire ordinairement racontée. Or, on sait que Poséidon est le dieu central de l'Atlantide. Toute opposition entre ce dieu et un autre peut être comprise comme la transposition mythique d'un combat entre les Atlantes et un autre peuple. Ici donc, entre les Atlantes et les "paléo-Grecs" (Pélasges?). C'est à dire selon toute vraisemblance, la guerre qui est racontée par Platon dans le Timée et le Critias... Guerre qui, toujours selon Platon, s'est terminée effectivement par la victoire des "Athéniens" (par simplification) sur les Atlantes.

En considérant donc cet environnement de guerres, de combats, d'oppositions, on a un peu de peine à imaginer que la frise qui court tout autour du temple, soit une simple procession rituelle, tranquille, paisible, presque ordinaire et neutre... En considérant en outre son emplacement qui en fait presque une frise secrète ou en tout cas une frise dont le sens caché ne devait pas être révélé au non-initié, c'est à dire "ésotérique" au sens premier du terme, on commence à avoir un aperçu tout différent. Notre vision de la frise est peut-être tout simplement faussée par deux cents ans d'interprétations erronnées. Et, la tentative du Pr Connelly le montre bien, d'autres interprétations moins paisibles (elle propose, rappelons-le, d'y voir un triple sacrifice humain) sont parfaitement envisageables.

"Et les ayant rassemblés, il dit..."

On sait que cet intertitre retranscrit la dernière phrase conservée du Critias qui s'arrête là sans que l'on sache exactement la raison de cette abrupte fin ( la suite n'a pas été écrite par Platon, elle a été écrite mais perdue, etc... ) .

Le dieu des dieux, Zeus, lui qui règne par les lois, parce qu'il avait le pouvoir de percevoir ce genre de choses, comprit combien cette race douée de toutes les qualités était devenue misérable. Il voulut leur appliquer un châtiment afin de les faire réfléchir et de les ramener à plus de modération ; il réunit à cet effet tous les dieux, dans leur plus noble demeure qui se trouve au centre de l'univers et qui a vue sur tout ce qui participe au devenir. Et les ayant rassemblés, il dit... (fin du "Critias")

un des panneaux de la frise est: Poséidon, Apollon et Artémis

L'interprétation (nouvelle) proposée ici est que la frise ionique du Parthénon est la représentation (*) de cette assemblée des dieux dont les délibérations vont finalement conduire à la destruction de l'Atlantide, quant à la "procession" il s'agirait des cérémonies de préparation à la guerre qui va conduire à la victoire des "Athéniens" (encore une fois: désignation fausse, simplement utilisée faute de mieux pour simplifier) contre les Atlantes.

(*) Interprétation mythologique (évidemment!) grecque et très largement postérieure, d'un événement qui, lui, était naturel (mais qui a dû paraître sur-naturel en raison de son ampleur).

S'il est vrai que la première mention écrite que nous ayons de l'Atlantide date des environs de -355 (date supposée du Critias et du Timée de Platon), s'il est vrai que le Parthénon date des années -447 / -432, il semble toutefois parfaitement imaginable que la connaissance de ces événements (guerre contre les Atlantes, disparition de l'Atlantide) se soit transmise secrètement sous forme d'enseignement ésotérique dans de petites sociétés d'initiés et ce depuis les périodes les plus anciennes. Et cela, quoi qu'en dise Platon, en Grèce aussi bien qu'en Egypte. De toute manière les relations entre la Grèce et l'Egypte ne datent pas de l'époque de Solon et sont bien entendu beaucoup plus anciennes.

Que Phidias (ou l'entourage de Périclès) ait eu connaissance de l'"épopée atlante" n'a donc rien de surprenant. Après tout, les déluges et cataclysmes divers que rapportent toutes les traditions n'ont pas fait disparaître l'espèce humaine et les Grecs n'ont été qu'un maillon supplémentaire dans cette antique tradition qui, rapportant des événements tellements incroyables et épiques, n'a pu qu'être un élément bénéficiant d'une attention toute particulière.

Tellement particulière d'ailleurs, que, pour être sûrs qu'elle ne se dilue pas, les dépositaires ont dû se mettre à l'envelopper de mystères, à ne la transmettre qu'à des personnes choisies.

On pourrait dire du reste, que Platon en cette affaire, en la révélant, ne "joue pas le jeu" (peut-être parce que finalement il était opposé à tous ces mystères....)

Phidias, lui, en tout cas l'a joué. En plaçant sa frise là où il l'a placée, il était assuré de transmettre la tradition dont il était dépositaire sans la dévoiler au grand public puisqu'elle ne pouvait être qu'incompréhensible à l'observateur non averti. Pour faire bonne mesure et finir d'embrouiller les pistes il suffisait de donner à l'ensemble l'allure d'une procession Comme de toute façon personne n'aurait l'idée saugrenue de parcourir cent trente mètres pour faire le tour du temple, le nez en l'air et presque sans recul, au risque de se rompre le cou, il y avait effectivement peu de chance qu'un visiteur ordinaire apprenne quelque chose qu'il n'aurait pas dû savoir en regardant cette frise...

Evidemment, nous, nous pouvons la voir d'une tout autre façon!

Répartis entre Londres et Athènes (ainsi que Paris pour un panneau) les panneaux formant la frise "est", celle contenant le "conseil des dieux", n'est visible en tant qu'ensemble que "virtuellement".


(Frise Est, 280 Ko)

On voit nettement douze dieux olympiens (accompagnés des deux divinités secondaires Niké et Eros, Niké étant la personnification de la Victoire, autre nom d'Athéna) dont le groupe assis est coupé exactement en deux par une scène qui dans le cadre de l'interprétation "Panathénées" est généralement considérée comme "la remise du péplos" (drap brodé qui recouvrait la statue d'Athéna) et dans l'hypothèse "Connelly" est vue comme la préparation au sacrifice des trois filles d'Erechtéus.

Ce panneau (central) n'a pas encore reçu d'interprétation totalement satisfaisante.

Si l'on observe l'ensemble de la frise on a toutefois fortement l'impression qu'il ne s'agit pas d'une procession, tout est assez statique et même les cavaliers ne peuvent pas "aller bien loin"...

En résumé, il semble donc tout à fait envisageable de considérer cette frise comme en liaison avec l'Atlantide:

  • La grande guerre contre les Atlantes a été (si Platon a correctement rapporté les événements) un fait majeur de la très haute antiquité "athénienne" et à ce titre très digne d'être célébrée au même titre par exemple que la guerre de Troie (qui n'était pas considérée comme une fiction homérique mais comme un fait bien réel)
  • Ce ne sont pas les préparatifs d'une fête joyeuse: les visages sont graves, fermés, préoccupés. Il est clair que tout un peuple se prépare au combat et n'attend plus que l'ordre des dieux.
  • Les autres sculptures du Parthénon sont également en liaison avec des guerres, pas avec des fêtes...
  • Les dieux semblent bien participer à une discussion contradictoire extrêmement sérieuse.

Le débat est ouvert.

 
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