La triple enceinte: origine et symbolique
C'est dans le Critias que Platon décrit
les fortifications de la capitale atlante:
"La hauteur sur laquelle
elle (Clitô) habitait, il (Poséidon) en abattit tout alentour les pentes
pour un faire une solide forteresse, établissant les uns autour des
autres, de plus en plus grands, des anneaux de terre et de mer, deux
de terre et trois de mer, lesquels étaient, comme avec un tour de potier,
de tous côtés équidistants du centre de l'île, rendant ainsi inaccessible
aux hommes l'île centrale: il n'y avait encore en effet ni navires,
ni navigation."
(Ultérieurement, un canal sera percé jusqu'à
la mer et des ponts enjamberont les anneaux d'eau, rendant ainsi accessible
l'île sacrée, par terre ou par mer.)
Cette idée de triple enceinte semble particulièrement
importante et originale. Une sorte de signature de "marque de fabrique"
de toute construction estampillée "Atlantide". Il ne semble pas très
important que ces anneaux soient d'eau ou de pierre, soient circulaires
ou carrés car le symbole est ici essentiellement supporté par l'idée
de "concentricité" trinitaire (ou même quinaire
si l'on considère que, de terre ou de mer, chaque anneau participe
à l'enceinte.)
Cette page est donc consacrée à
des constructions reprenant ce principe. (La sélection parmi
les très nombreux monuments anciens disposant d'une triple enceinte
s'est faite ici principalement sur des critères esthétiques.)
Disons clairement qu'il ne s'agit pas
de laisser entendre que les monuments présentés sont des monuments atlantes,
ce serait absurde, mais de se demander si ces monuments n'ont pas été
construits selon des principes de géométrie sacrée en rapport avec l'existence
(réelle ou supposée d'ailleurs...) de l'Atlantide, dans
le cadre d'une tradition immémoriale.
La répartition géographique
des constructions choisies montre que, si c'est bien le cas, la diffusion
des traditions "atlantes" a été quasi universelle
(diffusion qui aurait pu s'effectuer par exemple soit avant -par
des Atlantes colonisateurs-, soit après la destruction -par des
Atlantes rescapés- ).
Peut être faut-il voir encore dans
la vision grecque du Tartare un souvenir de la capitale atlante? Hésiode,
dans sa Théogonie, présente en effet ce lieu, comme la
prison des dieux de la première génération, les
Titans, les Géants, vaincus par Zeus, et le décrit ainsi:
"Autour de lui se dresse un rempart d'airain;
trois murailles d'obscurité sont versées sur sa
gorge." Quant à
sa localisation, si les traditions ultérieures le situe à
une très grande distance sous la Terre, Hésiode parle
des "confins de la Terre" et
de "l'humide Tartare" ce qui
pourrait parfaitement s'interpréter comme loin et sous l'océan...
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PAGE
INIS MOR
( fort de
Dún Aonghasa sur l'île d'Inis Mór (Inishmore), îles d'Aran, Irlande -
vue aérienne )
L'ouest de l'Irlande abonde en forts celtes
construits pour la plupart entre 500 et 800. Parmi eux cependant quelques
uns sont remarquables par leur taille, leur emplacement, l'épaisseur ou
la hauteur de leurs fortifications, l'espace enclos, leur ancienneté,
etc. Et parmi ces derniers, deux ou trois présentent l'originalité d'avoir
une triple enceinte; ce sont aussi les plus anciens.
Le fort de Dún Aonghasa sur l'île d' Inis
Mór dans les îles d'Aran est le plus intéressant. Ce fort est situé au
sommet d'une falaise (87 m de haut ! ) sur la côte sud de l'île et permet
une observation étendue (jusqu'à 120 km par temps clair) de l'océan Atlantique.
(
50 Ko )
Le fort a été occupé jusque vers l'an
mil mais sa construction, d'après les archéologues qui l'étudient, daterait
de la Préhistoire (des restes de nourriture retrouvés dans l'enceinte
intérieure ont été datés par radiocarbone de 3500 ans, ce qui donne au
fort une ancienneté plus grande encore).
Ces conclusions scientifiques sont d'ailleurs
en complet accord avec les traditions locales qui en attribuent la construction
au peuple mythique des Fir Bolg qui s'était réfugié là après sa défaite
dans la première bataille de Mag Tuired.
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TENOCHTITLAN
Selon la légende, les Aztèques auraient
fondé Tenochtitlan, la capitale de leur empire, en 1325 à l'endroit où
ils auraient vu un aigle sur un cactus dévorant un serpent ( Ceci se
retrouve sur les armoiries ainsi que sur le drapeau du Mexique actuel.)
Tenochtitlan était située dans la plaine
marécageuse et semi-lacustre du lac Texcoco (c'est actuellement Mexico).
Une fois devenue la riche cité très peuplée qui a ébloui même les conquérants
espagnols, c'était devenu une sorte de Venise américaine parcourue de
canaux. Voici, avant sa destruction par les Espagnols à quoi ressemblait
Tenochtitlan ( également appelée Temixtitan par les Aztèques) .
Ce plan magnifique établi pour Hernan Cortez
lui-même date de 1524. D'après certains érudits, ce plan établi après
la conquête et donc après la quasi destruction de la ville, bien
que tout à fait spectaculaire et évoquant de façon
incroyable la capitale atlante, ne reflète qu'une partie de la réalité
et fait largement appel aux souvenirs. En effet, selon certaines sources,Tenochtitlan
aurait été entourée... de trois (?) canaux concentriques !…
(85
ko)
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PAGE
ANGKOR VAT
Le temple d'Angkor-Vat, au Cambodge, est
lui aussi bâti selon un plan qui peut facilement être mis en relation
avec celui de la capitale atlante (triple enceinte, canaux, élévation
centrale…)
Ce grand temple fut construit au XII ème
siècle, sous le règne de Suryavarman II et dédié au dieu hindouiste Vishnu.
Ce n'est qu'au XVI ème siècle qu'il devint
un temple bouddhiste. Il est entouré d'une douve large de 190 m, longue
de 5,5 km en partie visible en haut de la photo.
(
121 Ko )
Loin de se limiter à ce simple temple,
la cité d'Angkor s'avère être l'un des plus grands ensembles architecturaux
du monde. En effet, à son apogée vers l'an 1000, la ville était l' une
des plus vastes du monde avec une superficie de plus de 200 Km² pour une
population estimée à un million de personnes. L'ensemble du site est formé
de plus de 100 Vats (temples) construits entre le IXe et le XIIIe siècle.
Dans la mythologie hindoue le centre de
l'univers est le mont Méru sur lequel vivent les dieux, tout comme les
divinités grecques habitaient l'Olympe. Le temple doit être l'image de
ce mont. Ce parallélisme entre le temple et la montagne apparaît dans
l'architecture : le sanctuaire dans lequel sera placé la statue du dieu
sera édifié au sommet d'une pyramide dont la fonction symbolique est de
renforcer l'identité entre le temple et le mont Méru. Le quinconce de
tours que l'on trouve au centre du temple est à l'image du légendaire
Meru: celui-ci est en effet décrit comme épaulé par quatre autres montagnes
moins élevés. Les enceintes concentriques successives, ainsi que les douves,
évoquant, d'après les exégètes, les chaînes de montagnes et les océans
qui entourent le centre du monde.
L'hypothèse d'une réminiscence atlante
peut tout aussi bien être convoquée bien sûr… ( les Indes Orientales
sont ici toutes proches et certains ont vu dans la Mer de Chine méridionale
une localisation possible de l'Atlantide !... ) d'autant plus que
malgré toutes les études savantes, l'origine de la civilisation d'Angkor
reste un mystère. Notamment, on ne sait pas qui était Jayavarman II, le
fondateur de la première dynastie angkorienne. Il serait peut être arrivé
au Cambodge depuis l'île de Java, dont il aurait ramené la culture et
le fameux concept de Dieu-Roi…
HAUT DE
PAGE
JERICHO
La
ville de Jéricho est considérée comme étant
une des plus anciennes cités du monde dont on ait retrouvé
la trace. Cette ville fortifiée de Palestine a certainement
été fondée au Mésolithique (on
a retrouvé une enceinte et une tour en pierre datant de
cette époque) et a donc pu être peut-être
à peu près contemporaine de la disparition de l'Atlantide...
Les murailles de
Jéricho sont restées célèbres dans
l'histoire pour d'autres raisons que celles qui nous intéressent
ici: c'est en effet bien avant leur chute et l'entrée de
la ville dans le territoire des Hébreux que le tracé
de ces fortifications est susceptible d'attirer notre attention. |
|
.
Sur un manuscrit médiéval hébraïque
(un "Sefer Haftorot") du XVème s.
provenant du Yémen et reprenant une très ancienne
tradition hébraïque (traditions dont on connaît
la force et le caractère très stable, on peut donc
considérer que malgré la date cette vision de la
ville remonte certainement à une haute antiquité),
les sept cercles concentriques qui symbolisent les sept murailles
de Jéricho forment un labyrinthe ou une enceinte multiple
très proche de l'idée que l'on peut se faire de
la capitale atlante.
. |
Voir
le manuscrit
(vendu par Sotheby's en 1983)
( 92 Ko )
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(Le texte qui s'enroule en suivant le
labyrinthe est le début du Psaume 104. dans lequel on peut lire
notamment :
"... les eaux se tenaient au-dessus des montagnes: A ta menace,
elles s'enfuirent; à la voix de ton tonnerre, elles se hâtèrent
de fuir. Les montagnes s'élevèrent, les vallées
s'abaissèrent..." )
HAUT DE
PAGE
STONEHENGE
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Le
plan du cromlech mégalithique de Stonehenge a lui aussi
comme un air de " déjà vu" ...
On peut distinguer: le temple central, les trois enceintes, le
fossé (coloré ici en bleu) bordé de talus
(ici en marron), le tout est complété par une "avenue"
de 3 km de long .
Dans le sud de l'Angleterre encore, on trouve une autre grande
enceinte limitée par un fossé bordé de talus:
à Avebury.
Là encore l'enceinte est reliiée à une "avenue"
large de 15 m. et formée d'une double rangée
de grands mégalithes. |
(40
Ko)