Qu'est-ce que le Pléistocène?
Le Pléistocène est l'époque géochronologique
qui s'étend du début du Quaternaire, il y a environ 1,6 millions d'années
à environ il y a 10.000 ans . Cette époque est caractérisée
par une succession de changements climatiques brusques et de forte amplitude
qui engendrèrent une alternance de périodes glaciaires et interglaciaires.
On a évalué que la glace couvrait par moments jusqu'à 30 % de la superficie
des continents.
La dernière glaciation du Pléistocène,
celle du Würm (pour l'Eurasie) ou du Wisconsinien (pour l'Amérique
du nord) a duré d'il y a 100 000 ans à il y a 10 000 ans,
et atteint son extension maximale il y a environ 18 000 ans, époque à
laquelle de vastes régions des latitudes hautes et moyennes étaient recouvertes
de glace. C'est cette dernière glaciation qui va retenir toute
notre attention.
L'emprisonnement de l'eau de mer sous forme
de glace a entraîné une phase de régression marine, c'est-à-dire
un abaissement du niveau marin. À l'inverse, les périodes interglaciaires
ont été l'occasion d'épisodes de transgression, c'est-à-dire
d'invasion des continents par l'eau de mer. Les côtes actuelles doivent
leur aspect actuel à la dernière transgression, la transgression
flandrienne il y a environ 10.000 ans. La fonte des glaces entraîna une
élévation du niveau de la mer d'une centaine de mètres ou plus et donc
l'inondation de vastes zones continentales.
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Une cause possible des glaciations
La ou les causes des glaciations ne sont
pas établies avec une totale certitude. On a envisagé des
causes astronomiques (liées à des irrégularités
dans la rotation de la Terre) , des causes liées à la tectonique
des plaques (plus précisément à la position relative
des pôles et des continents), sans que l'unanimité se fasse
sur une hypothèse ou une autre.
Une autre hypothèse a été
imaginée: celle d'impacts d'astéroïdes de type NEA
(selon la dénomination anglaise: Near Earth Asteroids quelquefois
NEO , O pour Objects. Très exactement les NEO regroupent deux
catégories d'objets : les NEA et les NEC (Near-Earth Comets).
Ces NEA (plus de 4000 repertoriés fin 2006) présentent
la particularité de se mouvoir sur des orbites qui s'approchent
de celle de la Terre ou même la croisent (objets dits de type
Apollo), ils peuvent donc rentrer effectivement en collision avec la
Terre et y faire beaucoup de dégâts (Il faut savoir qur
leur taille varie de 100 m à 40 km!... ). Ces astéroïdes
"géocroiseurs" ont des orbites très évolutives
car leur petite taille (à l'échelle du cosmos) les rend
très sensibles à des perturbations induites par la position
de multiples autres corps célestes (passage à proximité
d'un satellite de Jupiter, conjonction de planètes,...). On connaît
plus de 800 PHA (Potentially Hazardous Asteroids) : ce sont ceux qui
ont plus de 100 mètres et qui s'approchent à moins de
7,5 millions de km de l'orbite terrestre (c'est-à-dire 1/20 d'unité
astronomique) et qui sont réellement dangereux pour la Terre
à moyen terme (quelques milliers d'années).
D'après certains spécialistes de ces "
objets " un refroidissement global serait la conséquence d'un impact continental,
alors qu'un réchauffement général suivrait un impact océanique. Dans un
cas, un épisode glaciaire commencerait, dans l'autre il se terminerait.
Une des principales conséquences d'un important
impact continental serait l'injection dans la stratosphère de centaines
ou de milliers de kilomètres cubes de fine poussière qui se répandrait
tout autour du globe, occultant peut-être complètement la lumière du soleil.
L'éclaircissement du ciel pourrait commencer après quelques mois et ne
serait complet qu'au bout de deux ou trois ans (ou plus si l'on tient
compte de l'injection de poussières supplémentaires produites par les
phénomènes d'origine volcanique qu'un tel impact ne manquerait pas de
raviver). Avec la diffusion du voile de poussières tout autour du globe,
l'atmosphère devrait refroidir rapidement au-dessus des continents, alors
qu'elle resterait relativement tiède au-dessus des océans. Par conséquent,
le nécessaire retour à l'équilibre thermique entraînerait de longues et
violentes tempêtes sur toute la planète. Aux basses latitudes, les orages
apporteraient de fortes pluies (capables de remplir des dépressions continentales).
À des latitudes plus hautes, les tempêtes apporteraient de la neige
et de la glace pourrait se former par accumulation de neige.
Le principal effet d'un impact océanique
serait un gigantesque tsunami ainsi que la production d'une énorme
quantité de vapeur d'eau qui causerait d'énormes orages
susceptibles d'initier une fonte partielle des glaces qui, modifiant ainsi
l'albedo de la Terre, pourrait (sûrement combiné à
d'autres effets) être le facteur déclenchant d'un réchauffement
global.
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Le climat
Examinons maintenant la configuration climatique
de la Terre pendant la dernière glaciation.
Des calottes glaciaires recouvraient le
nord de l'Europe, l'ouest de la Sibérie et une large part de l'Amérique
du nord. Le climat était plus sec et plus froid qu'actuellement dans les
régions situées au-dessous de la limite glaciaire mais pouvait cependant
assurer des conditions de vie suffisantes à une population assez importante
de grands herbivores (comme les mammouths) , de grands carnivores (comme
des ours), et même d'hommes.
A de plus basses latitudes (correspondant
à des régions aujourd'hui arides comme le nord du Mexique, le Sahara ou
la région Mésopotamienne) les conditions climatiques étaient plus humides
que maintenant et favorables à l'élevage et à l'agriculture. Le
Sahara, en particulier, était un vaste pâturage, ses montagnes étaient
couvertes par la forêt, de grands lacs remplissaient ses dépressions et
de grandes rivières y coulaient.
En Asie centrale et occidentale le climat
était également favorable en raison de la présence d'une très grande mer
intérieure englobant la Mer Noire (pendant la dernière glaciation, elle
n'était pas reliée à la Méditerranée), la Mer Caspienne et probablement
la Mer d'Aral.
Enfin, la région Caraïbe, l'Afrique centrale
et les régions bordant le Pacifique étaient recouvertes d'une épaisse
végétation. On peut remarquer que durant la glaciation, l'étendue de
terrain rendue inhospitalière par la couverture glaciaire était plus
que compensée par la disponibilité de bons pâturages et de bonnes terres
cultivables dans des régions aujourd'hui désertiques ou couvertes par
la jungle.
Ces conditions climatiques une fois établies
se sont maintenues avec une relative stabilité pendant (au moins) les
douze mille dernières années de la dernière glaciation. Des conditions
(de durée et de stabilité) similaires, sinon meilleures, à celles qui
ont permis le développement de notre actuelle civilisation pendant les
douze mille années suivantes !…
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"Car, en ce temps-là,
on pouvait traverser cette mer..."
Selon le témoignage de Platon, en
ce temps-là "l'océan était navigable" et
la capitale atlante était un très grand port qui regorgeait
"de navires marchands et de commerçants venus de partout"
et dont le nombre produisait "un vacarme assourdissant de jour et
de nuit". Il est indispensable de s'interroger sur la situation qui
a pu être ainsi décrite.
Incontestablement le développement
de la navigation va de pair avec celui de la civilisation pour une nation
insulaire. Le récit de Platon décrit bien une nation de
hardis navigateurs qui ont fait la conquête d'autres îles
que la leur ainsi que de parties de continents l'un proche, l'autre éloigné
et qui y ont établi des comptoirs ou même de véritables
colonies dont ils tirent les produits les plus variés.
Si l'on retient, en parfait accord avec
le récit platonicien, comme l'hypothèse la plus vraisemblable
la localisation de l'Atlantide dans l'aire des Caraïbes on doit se
demander à l'aide de quels vaisseaux les Atlantes d'il y a cent
vingt siècles pouvaient naviguer aussi aisément dans l'Atlantique
nord.
Evidemment, certains "visionnaires"
ont eu suffisamment d'imagination pour attribuer à cette civilisation
un très haut niveau technologique (plus important que celui que
nous connaissons actuellement) ce qui manque un peu de sérieux
mais résout évidemment tous les problèmes ...
On va voir qu'il n'est nul besoin pourtant
de faire appel à de telles "visions", au demeurant fort
nuisibles au développement de recherches sérieuses sur l'Atlantide.
Quel que soit le niveau technologique
atteint par les Atlantes (et à la lecture du Critias on l'imagine
assez voisin de celui des diverses civilisations antiques connues...
mais évidemment avec près de 10.000 ans ... d'avance!)
il devait être suffisant pour construire au moins de simples radeaux
primitifs.
Or, des expéditions comme celles
de Thor Heyerdahl ( citées ici simplement comme exemples de
navigation réussie et sans entrer dans les polémiques
qu'elles ont soulevées ) ont montré que des navigations
trans-océaniques étaient possibles avec des moyens assez
rudimentaires. Dans ce cas, on doit confier son embarcation au courant
et se laisser dériver. Une voile ou un gouvernail permettent
évidemment une amélioration mais ne sont pas indispensables
au voyage dans un premier temps.
Pour les trajets qui nous intéressent
(Caraïbes - Gibraltar et retour) nous disposons d'une aide remarquable:
le Gulf Stream! Ou plus exactement le système des différents
courants qui parcourent l'Atlantique nord dans le sens des aiguilles d'une
montre: Gulf Stream, dérive nord-atlantique, courant des Canaries,
courant nord-équatorial poussé par les alizés.
De nos jours, il serait difficile d'effectuer
le trajet sans difficulté car la dérive nord-atlantique
passe très au nord, en direction de la Scandinavie. Cependant
,"en ce temps-là", pendant la dernière glaciation,
l'océan Atlantique était couvert de glaces au nord d'une
ligne Nouvelle-Angleterre/Irlande et le Gulf Stream avait une direction
différente et passait très au sud des zones qu'il parcourt
actuellement (Un gradient thermique très prononcé séparait vers
42° nord la masse d'eau polaire des eaux subtropicales). Diverses
recherches paléoclimatiques et océanographiques ont montré
que le système de courants de l'Atlantique nord bouclait au
niveau du détroit de Gibraltar permettant ainsi un aller-retour
entre les colonnes d'Hercule et l'aire Caraïbo-Atlante par simple
dérive.
Ainsi, cette aide permettait d'affirmer
que l'océan était navigable en ce temps-là et que
l'on pouvait le traverser. Et ceci répétons-le sans faire
appel à une technologie très poussée.
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Fin
de l'Atlantide et fin du Pléistocène
Les conséquences de l'impact océanique
d'un astéroïde ont déjà été évoquées.
Le gigantesque tsunami qui en résulterait correspondrait parfaitement
à la description de la fin de l'Atlantide rapportée par
Platon:
"...il y eut des tremblements de terre
effroyables et des cataclysmes. Dans l'espace d'un seul jour et d'une
nuit terribles (...) l'île Atlantide s'abîma dans la mer et disparut."
(Timée)
"Mais aujourd'hui, elle s'est enfoncée
dans la mer à la suite de tremblements de terre" (Critias)
Ce tsunami pourrait également expliquer
la durée du cataclysme (à partir d'une première
onde gigantesque on observerait des "répliques" de
plus en plus affaiblies après avoir fait le tour de la Terre).
Il pourrait aussi expliquer l'absence de vestiges atlantes car son importance,
sa force, sa répétition n'a pu que "décaper"
les terrains bâtis, balayant violemment et jetant à la
mer toute trace d'activité humaine.
En outre, à la fin du Pléistocène,
comme signalé précédemment, la déglaciation
va entraîner une remontée des eaux océaniques de 80
à 120 mètres. Or, la capitale atlante était un port.
Les rares structures encore visibles vont donc disparaître sous
des flots, permanents cette fois. On peut donc dire que l'Atlantide a
vraiment disparu et plutôt deux fois qu'une!
Si des découvertes archéologiques
sont dans ces conditions fort hypothétiques, ce cataclysme a
cependant laissé des traces: l'extinction massive et brutale
des grands mammifères du Pléistocène et notamment
des mammouths (dont certains retrouvés dans le permafrost avec
dans la bouche de l'herbe et des boutons d'or qu'il n'avaient pas eu
le temps d'avaler!) est bien un événement brutal et daté
de cette époque.
(On peut noter au passage que Platon attribue quasiment à l'
"éléphant" le statut d'animal emblématique
de l'Atlantide.)
Ce que nous commençons à
savoir sur le monde de la fin du Pléistocène n'entre pas
vraiment en contradiction avec l'exposé de Platon... Simple coïncidence
?...