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L'épopée atlante
((( Les glaces du Pléistocène )))


Plan
 

Les informations temporelles données dans le Timée et le Critias conduisent à considérer la date de 9600 av. J.C. comme étant la date approximative de fin de la possible civilisation atlante. Nous analysons ici l'environnement géographique, géologique, climatique, océanographique, etc., dans lequel cette civilisation a pu s'épanouir puis disparaître.

| 1 . Qu'est-ce que le Pléistocène ? | - | 2 . Une cause possible des glaciations |

| 3. Le climat du Pléistocène | - | 4 . L'océan navigable |

| 5 . Fin de l'Atlantide et fin du Pléistocène |

 
 


Qu'est-ce que le Pléistocène?

Le Pléistocène est l'époque géochronologique qui s'étend du début du Quaternaire, il y a environ 1,6 millions d'années à environ il y a 10.000 ans . Cette époque est caractérisée par une succession de changements climatiques brusques et de forte amplitude qui engendrèrent une alternance de périodes glaciaires et interglaciaires. On a évalué que la glace couvrait par moments jusqu'à 30 % de la superficie des continents.

La dernière glaciation du Pléistocène, celle du Würm (pour l'Eurasie) ou du Wisconsinien (pour l'Amérique du nord) a duré d'il y a 100 000 ans à il y a 10 000 ans, et atteint son extension maximale il y a environ 18 000 ans, époque à laquelle de vastes régions des latitudes hautes et moyennes étaient recouvertes de glace. C'est cette dernière glaciation qui va retenir toute notre attention.

L'emprisonnement de l'eau de mer sous forme de glace a entraîné une phase de régression marine, c'est-à-dire un abaissement du niveau marin. À l'inverse, les périodes interglaciaires ont été l'occasion d'épisodes de transgression, c'est-à-dire d'invasion des continents par l'eau de mer. Les côtes actuelles doivent leur aspect actuel à la dernière transgression, la transgression flandrienne il y a environ 10.000 ans. La fonte des glaces entraîna une élévation du niveau de la mer d'une centaine de mètres ou plus et donc l'inondation de vastes zones continentales.

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Une cause possible des glaciations

La ou les causes des glaciations ne sont pas établies avec une totale certitude. On a envisagé des causes astronomiques (liées à des irrégularités dans la rotation de la Terre) , des causes liées à la tectonique des plaques (plus précisément à la position relative des pôles et des continents), sans que l'unanimité se fasse sur une hypothèse ou une autre.

Une autre hypothèse a été imaginée: celle d'impacts d'astéroïdes de type NEA (selon la dénomination anglaise: Near Earth Asteroids quelquefois NEO , O pour Objects. Très exactement les NEO regroupent deux catégories d'objets : les NEA et les NEC (Near-Earth Comets). Ces NEA (plus de 4000 repertoriés fin 2006) présentent la particularité de se mouvoir sur des orbites qui s'approchent de celle de la Terre ou même la croisent (objets dits de type Apollo), ils peuvent donc rentrer effectivement en collision avec la Terre et y faire beaucoup de dégâts (Il faut savoir qur leur taille varie de 100 m à 40 km!... ). Ces astéroïdes "géocroiseurs" ont des orbites très évolutives car leur petite taille (à l'échelle du cosmos) les rend très sensibles à des perturbations induites par la position de multiples autres corps célestes (passage à proximité d'un satellite de Jupiter, conjonction de planètes,...). On connaît plus de 800 PHA (Potentially Hazardous Asteroids) : ce sont ceux qui ont plus de 100 mètres et qui s'approchent à moins de 7,5 millions de km de l'orbite terrestre (c'est-à-dire 1/20 d'unité astronomique) et qui sont réellement dangereux pour la Terre à moyen terme (quelques milliers d'années).

D'après certains spécialistes de ces " objets " un refroidissement global serait la conséquence d'un impact continental, alors qu'un réchauffement général suivrait un impact océanique. Dans un cas, un épisode glaciaire commencerait, dans l'autre il se terminerait.

Une des principales conséquences d'un important impact continental serait l'injection dans la stratosphère de centaines ou de milliers de kilomètres cubes de fine poussière qui se répandrait tout autour du globe, occultant peut-être complètement la lumière du soleil. L'éclaircissement du ciel pourrait commencer après quelques mois et ne serait complet qu'au bout de deux ou trois ans (ou plus si l'on tient compte de l'injection de poussières supplémentaires produites par les phénomènes d'origine volcanique qu'un tel impact ne manquerait pas de raviver). Avec la diffusion du voile de poussières tout autour du globe, l'atmosphère devrait refroidir rapidement au-dessus des continents, alors qu'elle resterait relativement tiède au-dessus des océans. Par conséquent, le nécessaire retour à l'équilibre thermique entraînerait de longues et violentes tempêtes sur toute la planète. Aux basses latitudes, les orages apporteraient de fortes pluies (capables de remplir des dépressions continentales). À des latitudes plus hautes, les tempêtes apporteraient de la neige et de la glace pourrait se former par accumulation de neige.

Le principal effet d'un impact océanique serait un gigantesque tsunami ainsi que la production d'une énorme quantité de vapeur d'eau qui causerait d'énormes orages susceptibles d'initier une fonte partielle des glaces qui, modifiant ainsi l'albedo de la Terre, pourrait (sûrement combiné à d'autres effets) être le facteur déclenchant d'un réchauffement global.

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Le climat

Examinons maintenant la configuration climatique de la Terre pendant la dernière glaciation.

Des calottes glaciaires recouvraient le nord de l'Europe, l'ouest de la Sibérie et une large part de l'Amérique du nord. Le climat était plus sec et plus froid qu'actuellement dans les régions situées au-dessous de la limite glaciaire mais pouvait cependant assurer des conditions de vie suffisantes à une population assez importante de grands herbivores (comme les mammouths) , de grands carnivores (comme des ours), et même d'hommes.

A de plus basses latitudes (correspondant à des régions aujourd'hui arides comme le nord du Mexique, le Sahara ou la région Mésopotamienne) les conditions climatiques étaient plus humides que maintenant et favorables à l'élevage et à l'agriculture. Le Sahara, en particulier, était un vaste pâturage, ses montagnes étaient couvertes par la forêt, de grands lacs remplissaient ses dépressions et de grandes rivières y coulaient.

En Asie centrale et occidentale le climat était également favorable en raison de la présence d'une très grande mer intérieure englobant la Mer Noire (pendant la dernière glaciation, elle n'était pas reliée à la Méditerranée), la Mer Caspienne et probablement la Mer d'Aral.

Enfin, la région Caraïbe, l'Afrique centrale et les régions bordant le Pacifique étaient recouvertes d'une épaisse végétation. On peut remarquer que durant la glaciation, l'étendue de terrain rendue inhospitalière par la couverture glaciaire était plus que compensée par la disponibilité de bons pâturages et de bonnes terres cultivables dans des régions aujourd'hui désertiques ou couvertes par la jungle.

Ces conditions climatiques une fois établies se sont maintenues avec une relative stabilité pendant (au moins) les douze mille dernières années de la dernière glaciation. Des conditions (de durée et de stabilité) similaires, sinon meilleures, à celles qui ont permis le développement de notre actuelle civilisation pendant les douze mille années suivantes !…

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"Car, en ce temps-là,
on pouvait traverser cette mer..."

Selon le témoignage de Platon, en ce temps-là "l'océan était navigable" et la capitale atlante était un très grand port qui regorgeait "de navires marchands et de commerçants venus de partout" et dont le nombre produisait "un vacarme assourdissant de jour et de nuit". Il est indispensable de s'interroger sur la situation qui a pu être ainsi décrite.

Incontestablement le développement de la navigation va de pair avec celui de la civilisation pour une nation insulaire. Le récit de Platon décrit bien une nation de hardis navigateurs qui ont fait la conquête d'autres îles que la leur ainsi que de parties de continents l'un proche, l'autre éloigné et qui y ont établi des comptoirs ou même de véritables colonies dont ils tirent les produits les plus variés.

Si l'on retient, en parfait accord avec le récit platonicien, comme l'hypothèse la plus vraisemblable la localisation de l'Atlantide dans l'aire des Caraïbes on doit se demander à l'aide de quels vaisseaux les Atlantes d'il y a cent vingt siècles pouvaient naviguer aussi aisément dans l'Atlantique nord.

Evidemment, certains "visionnaires" ont eu suffisamment d'imagination pour attribuer à cette civilisation un très haut niveau technologique (plus important que celui que nous connaissons actuellement) ce qui manque un peu de sérieux mais résout évidemment tous les problèmes ...

On va voir qu'il n'est nul besoin pourtant de faire appel à de telles "visions", au demeurant fort nuisibles au développement de recherches sérieuses sur l'Atlantide.

Quel que soit le niveau technologique atteint par les Atlantes (et à la lecture du Critias on l'imagine assez voisin de celui des diverses civilisations antiques connues... mais évidemment avec près de 10.000 ans ... d'avance!) il devait être suffisant pour construire au moins de simples radeaux primitifs.

Or, des expéditions comme celles de Thor Heyerdahl ( citées ici simplement comme exemples de navigation réussie et sans entrer dans les polémiques qu'elles ont soulevées ) ont montré que des navigations trans-océaniques étaient possibles avec des moyens assez rudimentaires. Dans ce cas, on doit confier son embarcation au courant et se laisser dériver. Une voile ou un gouvernail permettent évidemment une amélioration mais ne sont pas indispensables au voyage dans un premier temps.

Pour les trajets qui nous intéressent (Caraïbes - Gibraltar et retour) nous disposons d'une aide remarquable: le Gulf Stream! Ou plus exactement le système des différents courants qui parcourent l'Atlantique nord dans le sens des aiguilles d'une montre: Gulf Stream, dérive nord-atlantique, courant des Canaries, courant nord-équatorial poussé par les alizés.

De nos jours, il serait difficile d'effectuer le trajet sans difficulté car la dérive nord-atlantique passe très au nord, en direction de la Scandinavie. Cependant ,"en ce temps-là", pendant la dernière glaciation, l'océan Atlantique était couvert de glaces au nord d'une ligne Nouvelle-Angleterre/Irlande et le Gulf Stream avait une direction différente et passait très au sud des zones qu'il parcourt actuellement (Un gradient thermique très prononcé séparait vers 42° nord la masse d'eau polaire des eaux subtropicales). Diverses recherches paléoclimatiques et océanographiques ont montré que le système de courants de l'Atlantique nord bouclait au niveau du détroit de Gibraltar permettant ainsi un aller-retour entre les colonnes d'Hercule et l'aire Caraïbo-Atlante par simple dérive.

Ainsi, cette aide permettait d'affirmer que l'océan était navigable en ce temps-là et que l'on pouvait le traverser. Et ceci répétons-le sans faire appel à une technologie très poussée.

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Fin de l'Atlantide et fin du Pléistocène

Les conséquences de l'impact océanique d'un astéroïde ont déjà été évoquées. Le gigantesque tsunami qui en résulterait correspondrait parfaitement à la description de la fin de l'Atlantide rapportée par Platon:

"...il y eut des tremblements de terre effroyables et des cataclysmes. Dans l'espace d'un seul jour et d'une nuit terribles (...) l'île Atlantide s'abîma dans la mer et disparut." (Timée)

"Mais aujourd'hui, elle s'est enfoncée dans la mer à la suite de tremblements de terre" (Critias)

Ce tsunami pourrait également expliquer la durée du cataclysme (à partir d'une première onde gigantesque on observerait des "répliques" de plus en plus affaiblies après avoir fait le tour de la Terre). Il pourrait aussi expliquer l'absence de vestiges atlantes car son importance, sa force, sa répétition n'a pu que "décaper" les terrains bâtis, balayant violemment et jetant à la mer toute trace d'activité humaine.

En outre, à la fin du Pléistocène, comme signalé précédemment, la déglaciation va entraîner une remontée des eaux océaniques de 80 à 120 mètres. Or, la capitale atlante était un port. Les rares structures encore visibles vont donc disparaître sous des flots, permanents cette fois. On peut donc dire que l'Atlantide a vraiment disparu et plutôt deux fois qu'une!

Si des découvertes archéologiques sont dans ces conditions fort hypothétiques, ce cataclysme a cependant laissé des traces: l'extinction massive et brutale des grands mammifères du Pléistocène et notamment des mammouths (dont certains retrouvés dans le permafrost avec dans la bouche de l'herbe et des boutons d'or qu'il n'avaient pas eu le temps d'avaler!) est bien un événement brutal et daté de cette époque.
(On peut noter au passage que Platon attribue quasiment à l' "éléphant" le statut d'animal emblématique de l'Atlantide.)


Ce que nous commençons à savoir sur le monde de la fin du Pléistocène n'entre pas vraiment en contradiction avec l'exposé de Platon... Simple coïncidence ?...

 

 
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