Épopées
L'Iliade, le Râmâyana ou l'épopée
de Gilgamesh par exemple, sont tout autre chose que des "produits"
inspirés par une politique éditoriale. Lorsqu'en ces époques
lointaines un aède se levait, c'était pour réciter
un texte chargé de sens, pas une bluette !
On a toujours beaucoup dénigré
l'attitude qui consiste à considérer que les mythes et
les épopées ont un fond de vérité. Il semble
cependant que cette approche soit indispensable pour qui ne se satisfait
pas des "vérités révélées".
Il faut bien sûr avoir à
l'esprit que cette vérité (quand elle existe encore) n'est
généralement pas livrée toute harnachée.
Les déformations, soit volontaires dans le cadre d'une transmission
ésotérique (terme à prendre au sens premier...),
soit involontaires en raison de l'éloignement temporel, doivent
être retrouvées, interprétées; tout un travail
de reconstruction est nécessaire à la lueur de multiples
recoupements.
Souvent infructueuse ( mais toujours enrichissante
), cette quête est quelquefois féconde, et ces fois-là,
même rares, sont les plus belles des justifications.
La grande cité

( ILION
? - Remparts de "Troie VI " vus du Sud-est )
Dans l'Iliade, Homère, lorsqu'il
fait référence à la cité de Troie, emploie
systématiquement des images comme "Troie aux fortes murailles",
"la ville aux larges rues", " la citadelle populeuse",
" l'immense Troie" , etc.
Au chant XXI, Poséidon lui-même
rappelle: " Lors, moi, pour les Troyens, autour de leur cité
j'ai construit une large et superbe muraille, qui rend dorénavant
leur ville inexpugnable ...". ( Poséidon est d'ailleurs
un inattendu dieu bâtisseur puisque c'est lui également
qui s'est occupé de transformer la capitale atlante en solide
forteresse.)
Le site fouillé par Schliemann (considéré
de nos jours comme un véritable flibustier de l'archéologie...)
mesure 137 m sur 183 ! Un espace à peine suffisant pour quelques
douzaines de familles...
Des informations situées dans les
chants II et VIII conduisent à un total approximatif de 100 000
Grecs contre 50 000 Troyens (et Alliés). Un rapide calcul
donnerait donc à chaque défenseur Troyen un espace vital
d'un demi-mètre carré!
La "Troie" de la "Guerre
de Troie" est-elle vraiment en Troade ?
Bronze, étain et orichalque
Lorsqu'Achille décide de reprendre
le combat, il n'a plus d'armes. En effet il avait prêté
ses armes à Patrocle. Or, Patrocle est mort, tué par Hector
qui a pris ses armes. Achille va obtenir de nouvelles armes forgées
par le divin Héphaïstos grâce à sa mère
Thétis .
Le bouclier d'Achille bénéficie
d'une longue et intéressante description qui sera encore précisée
un peu plus loin lorsque Achille combattra Énée:
"Et il (Héphaïstos) fit
d'abord un bouclier grand et solide, aux ornements variés, avec
un contour triple et resplendissant et une attache d'argent.
Et il mit cinq bandes au bouclier, et il y traça une multitude
d'images. " (Homère, Iliade, Chant XVIII)
"La forte lance du belliqueux Énée
ne traversa point le bouclier, car l'or, présent d'un dieu, arrêta
le coup, qui perça deux lames. Et il y en avait encore trois
que le Boiteux avait disposées ainsi: deux lames d'airain
par dessus, deux lames d'étain au-dessous, et, au milieu, une
lame d'or qui arrêta la pique d'airain." (Homère,
Iliade,Chant XX)
Le bouclier fabriqué par Héphaïstos
se compose donc dans l'ordre: d'une plaque de bronze, d'une plaque d'étain,
de la plaque d'or au milieu, puis de nouveau d'une plaque d'étain
et d'une plaque de bronze.
Si l'on met cette description en relation
avec celle des fortifications atlantes on obtient un parallèle
très surprenant:
"Le mur qui entourait l'anneau extérieur,
ils en recouvrirent tout le tour de bronze, comme en appliquant un vernis;
celui de l'enceinte intérieure fut enduit d'étain fondu;
et celui qui entourait l'acropole elle-même d'un orichalque qui
avait des éclats de feu. ( Platon, Critias )
La traversée de la capitale atlante
supposait dont le passage d'une enceinte recouverte de bronze, puis
d'étain, puis d'orichalque, puis, en continuant, s'agissant de
remparts ayant une forme d'anneaux , à nouveau d'étain
et enfin de bronze ! C 'est à dire ( l'or et l'orichalque
pouvant ici aisément se confondre) exactement la même
succession de métaux que dans le bouclier d'Achille!
Un simple hasard ??? N'y aurait-il pas
plutôt ici un indice destiné à orienter notre lecture
?
L'Atlantide et ses 10
royaumes
" Poséidon engendra cinq couples
de jumeaux mâles et il les éleva. Il partagea en dix parties
toute l'île Atlantide; il attribua au premier né des plus
âgés des jumeaux la résidence maternelle avec le
lot de terre qui l'entourait et qui était le plus étendu
et le meilleur et il l'établit roi sur tous les autres; tandis
que, les autres, il en fit des gouvernants et à chacun il donna
l'autorité sur un grand nombre d'hommes et le territoire d'un
vaste pays." (Platon, Critias)
Au départ, le régime politique
atlante tient donc de la monarchie, puisque le roi aîné
est le roi ayant l'autorité suprême; le régime évoluera
ensuite vers plus de fédéralisme avec dix rois beaucoup
plus indépendants mais se réunissant quand même,
tous les cinq ou six ans et dans des conditions fixées à
l'origine par Poséidon, pour délibérer sur les
affaires communes.
Nous avons déjà retrouvé
les remparts atlantes dans le bouclier d'Achille. Ne retrouverait-on
pas ces dix rois dans les principaux chefs achéens campant
devant les murailles de Troie?
L'Iliade mentionne (au Chant II, dans
le fameux "Catalogue achéen") une quarantaine de
chefs. Certains n'apparaissent que dans ce catalogue, d'autres auront
un (très petit) rôle dans la guerre. Mais, dans l'ensemble,
ce sont essentiellement des figurants.
Seuls, cependant, dix d'entre eux auront
une action conséquente, il s'agit de:
Agamemnon, roi d'Argos et de Mycènes
et chef de la confédération achéenne -Ménélas,
roi de Sparte, il est le frère d'Agamemnon et l'époux
d'Hélène enlevée par le Troyen Pâris - Achille
"aux pieds rapides" roi de Phthie, personnage central
de l'Iliade - Diomède, roi d'Argolide - Nestor, roi
de Pylos , le plus âgé, conseiller très écouté
des chefs achéens- Ulysse, roi d'Ithaque , l'incontournable
"'homme aux mille tours" - Idoménée ,
roi de Crète - Ajax (fils d'Oïlée), "le
petit", chef des Locriens - Ajax (fils de Télamon),
"le grand", roi de Salamine - et enfin Patrocle l'ami
d'Achille .
Encore une coïncidence?
Deux fontaines
Le combat final entre Achille et Hector
commence par une poursuite. Celle-ci entraîne le passage des héros
devant deux fontaines dont la description ne paraît pas indispensable
de prime abord, d'autant que les descriptions sont assez rares dans
l'Iliade.
"Et ils passèrent auprès
de la colline et du haut figuier, à travers le chemin et le long
des murailles. Et ils parvinrent près du fleuve au beau cours,
là où jaillissent les deux fontaines du Scamandre au flot
tourbillonnant. Et l'une verse une eau chaude,- et une vapeur en sort,
comme d'un feu brûlant-; de l'autre, en plein été,
s'écoule une onde fraîche, froide comme la grêle,
ou la neige, ou la glace..." (Homère, Iliade chant XXII)
Finalement, ces deux fontaines ont comme
un air de déjà vu !... La capitale atlante, elle aussi...
"Ce fut Poséidon lui-même
qui arrangea avec l'aisance naturelle à un dieu, le milieu de
l'île. Il fit jaillir de dessous la terre deux sources d'eau,
l'une chaude et l'autre froide, qui coulaient d'une fontaine..."
(Platon, Critias)
La fréquence de fontaines d'où
coulent de l'eau chaude et de l'eau froide n'étant pas très
grande il est intéressant de constater que deux villes ont partagé
cette originalité...
Deux vraiment ?
Une autre épopée
?
Une "Troie-en-Troade"
pour tenir le rôle d'une "Troie-en-Atlantide"
?
L'histoire de la destruction
de Troie pour raconter la destruction de l'Atlantide?
Et si la Guerre de Troie avait bien eu
lieu... mais pas où on l'imagine. Si Homère (ou l'ensemble
d'aèdes connus sous ce nom ) s'était tout simplement servi
d'une épopée plus ancienne qu'il aurait "adapté"
au monde grec tout en laissant volontairement ou involontairement subsister
des traces de l'ancienne histoire ? Ancienne histoire qui pourrait être
celle d'une guerre ayant opposé, à l'aube de notre civilisation
et au couchant de la leur, des Atlantes avec ...? Peut-être cette
guerre contre les Grecs justement, dont Platon nous entretient dans
Timée et Critias ?
En pensant à tous les "Nostoi",
les "Retours" longs et périlleux (alors qu'il n'avaient
aucune raison de l'être) des héros achéens après
la chute de Troie (l'Odyssée n'est que le plus célèbre
de ceux qui nous sont parvenus.), on peut vraiment se demander si la
grande cité d'Ilion ne se trouvait pas bien plus loin que la
côte de l'Asie Mineure.
Le souvenir estompé par les siècles
aurait-il entraîné l'incertitude et la confusion quant
aux attributs et à l'identification de chaque camp? La Troie-en-Troade
est très "atlante" avec ses fortes murailles bâties
par Poséidon et ses sources d'eau chaude et d'eau froide. Mais
les assiégeants achéens sont plus "atlantes"
que les Troyens (voir les dix rois ou le bouclier d'Achille).
Le Râmâyana
L'Iliade, texte fondateur s'il en est de
la culture occidentale, rejoint curieusement un autre texte, fondateur
celui-là de la culture indienne: le Râmâyana.
De nombreux points communs entre ces deux
textes appartenant pourtant à deux cultures différentes:
1. Une grande guerre (Achille et les
Achéens vs les Troyens / Râma et les singes d'Hanuman vs
les Râkchasas)
2...entre deux camps originellement éloignés
l'un de l'autre et séparés par la mer
3...pour les "beaux yeux" d'une
belle princesse ( Hélène / Sita )
4...qui a été enlevée
par un "méchant" ( Pâris / Râvana)
5...qui la retient dans sa
citadelle "imprenable" située au-delà des mers
( Troie / Lankâ )
6...Enfin, après une longue guerre,
le droit vaincra et le mal sera vaincu.
"Lankâ a quatre portes, avec
des battants hauts comme des arbres. Ses remparts sont prodigieux, inaccessibles,
tout en or et défendus par des combattants sans peur. Des douves
profondes, glacées, où foisonnent des crocodiles, baignent
leur pied." (Le Râmâyana, le Livre de la bataille)
Souvenir commun d'un événement
planétaire ?
Ou les hommes auraient-ils si peu d'imagination que d'un bout à
l'autre de la planète ce seraient les mêmes choses qui
les feraient rêver ?...
Guerre(s) primordiale(s)
Le souvenir diffus d'une guerre de grande
ampleur se retrouve ailleurs que dans l'Iliade et le Râmâyana.
Plus d'une mythologie antique contient le tableau d'une lutte grandiose
opposant les dieux à des géants, à des monstres ou à des démons.
Dans le mythe d'Osiris, Seth, dieu malfaisant,
tue Osiris et s'oppose ensuite à Isis et à Horus.
Dans les hymnes védiques, il est question
de deux sortes de divinités opposées, les deva et les asura.
La mythologie babylonienne décrit le combat
de Marduk contre Tiamât, la mythologie grecque celui de Zeus contre les
Titans. La mythologie scandinave connaît les luttes des dieux contre les
géants et contre les puissances démoniaques issues de Loki . On connaît
aussi chez ces peuples nordiques la guerre des Ases et des Vanes, et chez
les Celtes celle des Tuatha Dé Danann contre les Fomoire.
L'épopée indienne (Le Mahâbhârata)
raconte la grande guerre des Pandava, issus des dieux, contre leurs démoniaques
cousins.
etc. ... et bien sûr comme mentionné
dans le Timée et le Critias la grande guerrre entre
les "paléo-Athéniens" (Pélasges ?) et les
Atlantes.
Ces guerres primordiales pourraient assez
facilement se fondre en une seule tant leurs points communs sont nombreux.
Toutes les sources reconnaissent le conflit comme ayant été
d'une extrême antiquité et d'une extrême violence,
ayant mis fin à un monde et ouvert une nouvelle page de l'humanité.
Un affrontement de cette ampleur et ayant eu ces conséquences ne
pouvait que marquer les esprits et passer à la postérité
sous forme de mythes et d'épopées, subissant alors les modifications
dues à des compréhensions partielles et à une transmission
effectuée comme l'indique le Timée par des "
illettrés et des ignorants".
" Or cette puissance
( i.e. l'Atlantide), ayant une fois concentré toutes ses forces, entreprit,
d'un seul élan, d'asservir votre territoire et le nôtre et tous ceux
qui se trouvent de ce côté-ci du détroit. (...)
C'est alors, ô Solon,
que la puissance de votre cité fit éclater aux yeux de tous son héroïsme
et son énergie. Car elle l'a emporté sur toutes les autres par la force
d'âme et par l'art militaire. D'abord à la tête des Hellènes, puis seule
par nécessité, abandonnée par les autres, parvenue aux périls suprêmes,
elle vainquit les envahisseurs, dressa le trophée, préserva de l'esclavage
ceux qui n'avaient jamais été esclaves, et, sans rancune, libéra tous
les autres peuples et nous-mêmes qui habitons à l'intérieur des colonnes
d'Hercule. " ( Timée)