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L'épopée atlante
((( En lisant l'Iliade et ... le Râmâyana )))


Plan


La lecture de ces deux monuments de la littérature mondiale que sont l'Iliade et le Râmâyana conduit curieusement à des parallèles surprenants avec ce que la tradition nous a légué concernant l'Atlantide...

1. Epopées . 2. La grande Cité . 3. Bronze, étain et orichalque

4. L'Atlantide et ses dix royaumes . 5. Les deux fontaines . 6. Une autre épopée ?

7. Le Râmâyana . 8. Guerre(s) primordiale(s)

 
 


Épopées

L'Iliade, le Râmâyana ou l'épopée de Gilgamesh par exemple, sont tout autre chose que des "produits" inspirés par une politique éditoriale. Lorsqu'en ces époques lointaines un aède se levait, c'était pour réciter un texte chargé de sens, pas une bluette !

On a toujours beaucoup dénigré l'attitude qui consiste à considérer que les mythes et les épopées ont un fond de vérité. Il semble cependant que cette approche soit indispensable pour qui ne se satisfait pas des "vérités révélées".

Il faut bien sûr avoir à l'esprit que cette vérité (quand elle existe encore) n'est généralement pas livrée toute harnachée. Les déformations, soit volontaires dans le cadre d'une transmission ésotérique (terme à prendre au sens premier...), soit involontaires en raison de l'éloignement temporel, doivent être retrouvées, interprétées; tout un travail de reconstruction est nécessaire à la lueur de multiples recoupements.

Souvent infructueuse ( mais toujours enrichissante ), cette quête est quelquefois féconde, et ces fois-là, même rares, sont les plus belles des justifications.

 


La grande cité

Ruines de Troie

( ILION ? - Remparts de "Troie VI " vus du Sud-est )

Dans l'Iliade, Homère, lorsqu'il fait référence à la cité de Troie, emploie systématiquement des images comme "Troie aux fortes murailles", "la ville aux larges rues", " la citadelle populeuse", " l'immense Troie" , etc.

Au chant XXI, Poséidon lui-même rappelle: " Lors, moi, pour les Troyens, autour de leur cité j'ai construit une large et superbe muraille, qui rend dorénavant leur ville inexpugnable ...". ( Poséidon est d'ailleurs un inattendu dieu bâtisseur puisque c'est lui également qui s'est occupé de transformer la capitale atlante en solide forteresse.)

Le site fouillé par Schliemann (considéré de nos jours comme un véritable flibustier de l'archéologie...) mesure 137 m sur 183 ! Un espace à peine suffisant pour quelques douzaines de familles...

Des informations situées dans les chants II et VIII conduisent à un total approximatif de 100 000 Grecs contre 50 000 Troyens (et Alliés). Un rapide calcul donnerait donc à chaque défenseur Troyen un espace vital d'un demi-mètre carré!

La "Troie" de la "Guerre de Troie" est-elle vraiment en Troade ?

 


Bronze, étain et orichalque

Lorsqu'Achille décide de reprendre le combat, il n'a plus d'armes. En effet il avait prêté ses armes à Patrocle. Or, Patrocle est mort, tué par Hector qui a pris ses armes. Achille va obtenir de nouvelles armes forgées par le divin Héphaïstos grâce à sa mère Thétis .

Le bouclier d'Achille bénéficie d'une longue et intéressante description qui sera encore précisée un peu plus loin lorsque Achille combattra Énée:

"Et il (Héphaïstos) fit d'abord un bouclier grand et solide, aux ornements variés, avec un contour triple et resplendissant et une attache d'argent. Et il mit cinq bandes au bouclier, et il y traça une multitude d'images. " (Homère, Iliade, Chant XVIII)

"La forte lance du belliqueux Énée ne traversa point le bouclier, car l'or, présent d'un dieu, arrêta le coup, qui perça deux lames. Et il y en avait encore trois que le Boiteux avait disposées ainsi: deux lames d'airain par dessus, deux lames d'étain au-dessous, et, au milieu, une lame d'or qui arrêta la pique d'airain." (Homère, Iliade,Chant XX)

Le bouclier fabriqué par Héphaïstos se compose donc dans l'ordre: d'une plaque de bronze, d'une plaque d'étain, de la plaque d'or au milieu, puis de nouveau d'une plaque d'étain et d'une plaque de bronze.

Si l'on met cette description en relation avec celle des fortifications atlantes on obtient un parallèle très surprenant:

"Le mur qui entourait l'anneau extérieur, ils en recouvrirent tout le tour de bronze, comme en appliquant un vernis; celui de l'enceinte intérieure fut enduit d'étain fondu; et celui qui entourait l'acropole elle-même d'un orichalque qui avait des éclats de feu. ( Platon, Critias )

La traversée de la capitale atlante supposait dont le passage d'une enceinte recouverte de bronze, puis d'étain, puis d'orichalque, puis, en continuant, s'agissant de remparts ayant une forme d'anneaux , à nouveau d'étain et enfin de bronze ! C 'est à dire ( l'or et l'orichalque pouvant ici aisément se confondre) exactement la même succession de métaux que dans le bouclier d'Achille!

Un simple hasard ??? N'y aurait-il pas plutôt ici un indice destiné à orienter notre lecture ?

 


L'Atlantide et ses 10 royaumes

" Poséidon engendra cinq couples de jumeaux mâles et il les éleva. Il partagea en dix parties toute l'île Atlantide; il attribua au premier né des plus âgés des jumeaux la résidence maternelle avec le lot de terre qui l'entourait et qui était le plus étendu et le meilleur et il l'établit roi sur tous les autres; tandis que, les autres, il en fit des gouvernants et à chacun il donna l'autorité sur un grand nombre d'hommes et le territoire d'un vaste pays." (Platon, Critias)

Au départ, le régime politique atlante tient donc de la monarchie, puisque le roi aîné est le roi ayant l'autorité suprême; le régime évoluera ensuite vers plus de fédéralisme avec dix rois beaucoup plus indépendants mais se réunissant quand même, tous les cinq ou six ans et dans des conditions fixées à l'origine par Poséidon, pour délibérer sur les affaires communes.

Nous avons déjà retrouvé les remparts atlantes dans le bouclier d'Achille. Ne retrouverait-on pas ces dix rois dans les principaux chefs achéens campant devant les murailles de Troie?

L'Iliade mentionne (au Chant II, dans le fameux "Catalogue achéen") une quarantaine de chefs. Certains n'apparaissent que dans ce catalogue, d'autres auront un (très petit) rôle dans la guerre. Mais, dans l'ensemble, ce sont essentiellement des figurants.

Seuls, cependant, dix d'entre eux auront une action conséquente, il s'agit de:

Agamemnon, roi d'Argos et de Mycènes et chef de la confédération achéenne -Ménélas, roi de Sparte, il est le frère d'Agamemnon et l'époux d'Hélène enlevée par le Troyen Pâris - Achille "aux pieds rapides" roi de Phthie, personnage central de l'Iliade - Diomède, roi d'Argolide - Nestor, roi de Pylos , le plus âgé, conseiller très écouté des chefs achéens- Ulysse, roi d'Ithaque , l'incontournable "'homme aux mille tours" - Idoménée , roi de Crète - Ajax (fils d'Oïlée), "le petit", chef des Locriens - Ajax (fils de Télamon), "le grand", roi de Salamine - et enfin Patrocle l'ami d'Achille .

Encore une coïncidence?

 


Deux fontaines

Le combat final entre Achille et Hector commence par une poursuite. Celle-ci entraîne le passage des héros devant deux fontaines dont la description ne paraît pas indispensable de prime abord, d'autant que les descriptions sont assez rares dans l'Iliade.

"Et ils passèrent auprès de la colline et du haut figuier, à travers le chemin et le long des murailles. Et ils parvinrent près du fleuve au beau cours, là où jaillissent les deux fontaines du Scamandre au flot tourbillonnant. Et l'une verse une eau chaude,- et une vapeur en sort, comme d'un feu brûlant-; de l'autre, en plein été, s'écoule une onde fraîche, froide comme la grêle, ou la neige, ou la glace..." (Homère, Iliade chant XXII)

Finalement, ces deux fontaines ont comme un air de déjà vu !... La capitale atlante, elle aussi...

"Ce fut Poséidon lui-même qui arrangea avec l'aisance naturelle à un dieu, le milieu de l'île. Il fit jaillir de dessous la terre deux sources d'eau, l'une chaude et l'autre froide, qui coulaient d'une fontaine..." (Platon, Critias)

La fréquence de fontaines d'où coulent de l'eau chaude et de l'eau froide n'étant pas très grande il est intéressant de constater que deux villes ont partagé cette originalité...

Deux vraiment ?

 


Une autre épopée ?

Une "Troie-en-Troade" pour tenir le rôle d'une "Troie-en-Atlantide" ?

L'histoire de la destruction de Troie pour raconter la destruction de l'Atlantide?

Et si la Guerre de Troie avait bien eu lieu... mais pas où on l'imagine. Si Homère (ou l'ensemble d'aèdes connus sous ce nom ) s'était tout simplement servi d'une épopée plus ancienne qu'il aurait "adapté" au monde grec tout en laissant volontairement ou involontairement subsister des traces de l'ancienne histoire ? Ancienne histoire qui pourrait être celle d'une guerre ayant opposé, à l'aube de notre civilisation et au couchant de la leur, des Atlantes avec ...? Peut-être cette guerre contre les Grecs justement, dont Platon nous entretient dans Timée et Critias ?

En pensant à tous les "Nostoi", les "Retours" longs et périlleux (alors qu'il n'avaient aucune raison de l'être) des héros achéens après la chute de Troie (l'Odyssée n'est que le plus célèbre de ceux qui nous sont parvenus.), on peut vraiment se demander si la grande cité d'Ilion ne se trouvait pas bien plus loin que la côte de l'Asie Mineure.

Le souvenir estompé par les siècles aurait-il entraîné l'incertitude et la confusion quant aux attributs et à l'identification de chaque camp? La Troie-en-Troade est très "atlante" avec ses fortes murailles bâties par Poséidon et ses sources d'eau chaude et d'eau froide. Mais les assiégeants achéens sont plus "atlantes" que les Troyens (voir les dix rois ou le bouclier d'Achille).

 


Le Râmâyana

L'Iliade, texte fondateur s'il en est de la culture occidentale, rejoint curieusement un autre texte, fondateur celui-là de la culture indienne: le Râmâyana.

De nombreux points communs entre ces deux textes appartenant pourtant à deux cultures différentes:

1. Une grande guerre (Achille et les Achéens vs les Troyens / Râma et les singes d'Hanuman vs les Râkchasas)

2...entre deux camps originellement éloignés l'un de l'autre et séparés par la mer

3...pour les "beaux yeux" d'une belle princesse ( Hélène / Sita )

4...qui a été enlevée par un "méchant" ( Pâris / Râvana)

5...qui la retient dans sa citadelle "imprenable" située au-delà des mers ( Troie / Lankâ )

6...Enfin, après une longue guerre, le droit vaincra et le mal sera vaincu.

"Lankâ a quatre portes, avec des battants hauts comme des arbres. Ses remparts sont prodigieux, inaccessibles, tout en or et défendus par des combattants sans peur. Des douves profondes, glacées, où foisonnent des crocodiles, baignent leur pied." (Le Râmâyana, le Livre de la bataille)

Souvenir commun d'un événement planétaire ?
Ou les hommes auraient-ils si peu d'imagination que d'un bout à l'autre de la planète ce seraient les mêmes choses qui les feraient rêver ?...

 


Guerre(s) primordiale(s)

Le souvenir diffus d'une guerre de grande ampleur se retrouve ailleurs que dans l'Iliade et le Râmâyana. Plus d'une mythologie antique contient le tableau d'une lutte grandiose opposant les dieux à des géants, à des monstres ou à des démons.

Dans le mythe d'Osiris, Seth, dieu malfaisant, tue Osiris et s'oppose ensuite à Isis et à Horus.

Dans les hymnes védiques, il est question de deux sortes de divinités opposées, les deva et les asura.

La mythologie babylonienne décrit le combat de Marduk contre Tiamât, la mythologie grecque celui de Zeus contre les Titans. La mythologie scandinave connaît les luttes des dieux contre les géants et contre les puissances démoniaques issues de Loki . On connaît aussi chez ces peuples nordiques la guerre des Ases et des Vanes, et chez les Celtes celle des Tuatha Dé Danann contre les Fomoire.

L'épopée indienne (Le Mahâbhârata) raconte la grande guerre des Pandava, issus des dieux, contre leurs démoniaques cousins.

etc. ... et bien sûr comme mentionné dans le Timée et le Critias la grande guerrre entre les "paléo-Athéniens" (Pélasges ?) et les Atlantes.

Ces guerres primordiales pourraient assez facilement se fondre en une seule tant leurs points communs sont nombreux. Toutes les sources reconnaissent le conflit comme ayant été d'une extrême antiquité et d'une extrême violence, ayant mis fin à un monde et ouvert une nouvelle page de l'humanité. Un affrontement de cette ampleur et ayant eu ces conséquences ne pouvait que marquer les esprits et passer à la postérité sous forme de mythes et d'épopées, subissant alors les modifications dues à des compréhensions partielles et à une transmission effectuée comme l'indique le Timée par des " illettrés et des ignorants".

" Or cette puissance ( i.e. l'Atlantide), ayant une fois concentré toutes ses forces, entreprit, d'un seul élan, d'asservir votre territoire et le nôtre et tous ceux qui se trouvent de ce côté-ci du détroit. (...)

C'est alors, ô Solon, que la puissance de votre cité fit éclater aux yeux de tous son héroïsme et son énergie. Car elle l'a emporté sur toutes les autres par la force d'âme et par l'art militaire. D'abord à la tête des Hellènes, puis seule par nécessité, abandonnée par les autres, parvenue aux périls suprêmes, elle vainquit les envahisseurs, dressa le trophée, préserva de l'esclavage ceux qui n'avaient jamais été esclaves, et, sans rancune, libéra tous les autres peuples et nous-mêmes qui habitons à l'intérieur des colonnes d'Hercule. " ( Timée)

 

 
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