L'ATLANTIDE
DE LA MER NOIRE
une
théorie de Siegfried G. Schoppe de l’Université
de Hambourg
et de Christian M. Schoppe de l’Université
de l’Illinois
|
Suite
à un tout récent courriel de Thorwald C. Franke
qui a attiré notre attention sur cette théorie,
nous présentons aux lecteurs de l’Épopée
Atlante les résultats des travaux de Siegfried G.
Schoppe de l’Université de Hambourg et de Christian
M. Schoppe de l’Université de l’Illinois.
Ces
travaux sont parus en langue allemande en juin 2004 sous
le titre «
Atlantis und die Sintflut ».
Ce
n’est donc pas vraiment une « Actualité
» mais cette information cherche à combler
une lacune impardonnable tant ces travaux nous semblent
présenter un grand intérêt.
Leur
théorie est donc que l’Atlantide aurait été
une civilisation de la fin de l’âge de pierre
(Néolithique ou Chalcolithique) établie au
nord-ouest de l’actuelle Mer Noire. Sa disparition
aurait eu lieu en 5510 av.J.C. quand l’océan
envahit ce qui n’était alors qu’un grand
lac d’eau douce (moins étendu que l’actuelle
Mer Noire). |
Les
arguments géologiques
Ils
sont tirés des travaux bien connus de Walter Pitman and
William Ryan ces géologues américains qui ont démontré
scientifiquement en 1997 l’existence de ce lac d’eau
douce en lieu et place de la mer actuelle. Le littoral était
alors approximativement 100 m. au-dessous du niveau actuel. En
datant des coquillages par la méthode du C14 ils ont trouvé
que la salinité a brusquement et rapidement changé
aux alentours de 5500 av.J.C. On sait que cet envahissement brutal
a été assimilé au Déluge biblique.
(lire
d’ailleurs à ce sujet l’excellent travail Françoise
Combelles sur "Atlantide et Déluge"
publié sur notre site en Mai 2003) et causé
par l’augmentation du niveau de l’océan global
depuis la fin de la dernière période glaciaire et
sa conséquence logique la rupture du pont du Bosphore.
En
2001, l'américain Robert Ballard cherchant l’ancien
littoral au large de la côte turque a incontestablement
trouvé des traces d’occupation humaine dans
des zones aujourd’hui submergées.
Les
travaux de Pitman et Ryan ont soulevé, comme il se
doit, une belle tempête dans les milieux scientifiques
partagés entre les pour et les contre.
En 2004, les géologues bulgares Petko Dimitrov et
Dimitar Dimitrov ont confirmé les travaux et les
datations de Pitman-Ryan en se basant cette fois-ci sur
la datation de sédiments et non plus de coquillages.
En
outre, lors d’une expédition antérieure
à l’aide d’un sous-marin sur les lieux
de l’ancien littoral ils avaient trouvé ce
qui restera certainement connu dans l’histoire sous
le nom d’ « assiette de Noé » (un
objet en grès, plat ? assiette ? marqué avec
des lettres). Les principaux scientifiques ont daté
le plat du néolithique et ont également passé
en revue les signes, que semblent être en conformité
avec la vieille écriture européenne commençant
autour 5500 av.J.C. sur la péninsule balkanique.
|
l' "assiette de Noé" |
Les arguments archéologiques
Avant
le Déluge :
Le
point de vue scientifique orthodoxe est que les premiers habitants
établis dans cette région (7000 av.J.C.) ont navigué
de l’actuelle Turquie vers la Grèce (culture de Sesklo,
6400 av.JC) puis de là sont allés en Thrace (culture
de Karanovo, aujourd'hui Turquie et Bulgarie), ensuite dans la
région du Danube (culture de Starcevo-Koeroes-Cris, 6200
av.J.C.) et dans celle du Dniepr.
Évidemment,
la doctrine officielle doit être revue à la lumière
des nouvelles évidences géologiques.
Même
à l’âge du bronze, naviguer sur la mer Égée
devait encore être une aventure et on peut penser que les
mouvements de population ont plutôt eu lieu le long du rivage.
Au nord-ouest du grand bassin ils ont trouvé des conditions
climatiques favorables, des sols de loess et un bon nombre de
fleuves et là ils se sont établis. C’est là
que se trouve le centre des plus anciennes cultures néolithiques
que certains appellent « la civilisation X » et que
Siegfried et Christian Schoppe appellent ... « l’Atlantide
».
Le
développement néolithique en Europe est parti d'ici
autour de 6500 av.J.C. et a ensuite suivi les vallées du
Danube et du Dniepr. Cette culture a été noyée
avec l'inondation de 5500 av.J.C. (le Délugé de
Noé) et les chercheurs allemands sont convaincus que cette
culture a également créé la « saga
d'Atlantis ».
Après
le Déluge :
Quelle
conséquence peut-on logiquement attendre d’un événement
« géocatastrophique » d’une telle ampleur
? Un éclatement des migrations dans toutes les
directions !
En
Europe, la culture néolithique demeure dans les Balkans
pendant presque 1000 ans. L'année 5500 av.J.C. marque le
début de la Diaspora néolithique
(identifiable certains ornements sur leurs céramiques)
qui se diffuse par toute l’Europe, atteignant la Suisse
pas vers -5300 et couvrant le domaine du bassin de Paris aux montagnes
d'Oural avant -5000. En Serbie et en Roumanie d'aujourd'hui, la
culture de Vinca s’établit vers
-5500. Cette culture est bien plus développée et
a déjà eu un système complexe d'écriture.
Pour
l’Égypte les premières installations néolithiques
datent de -5500 selon les plus récentes découvertes.
Cependant ici, nous sommes confrontés à un problème
: de -5500 à -3000 le niveau des mers monte encore d’une
quinzaine de mètres. Les premières villes (certainement
établies dans le delta du Nil) vont donc disparaître
sous les eaux. C’est la raison pour laquelle la culture
égyptienne semble surgir de rien à partir de -3500/-3000.
En
Mésopotamie, les premiers établissements datent
de -5500. La différence de 500 ans pourrait s’expliquer
par l’établissement d’une première cité
en Anatolie.
Enfin,
il est couramment admis que le foyer d’origine des langues
indo-européennes se situe autour de la Mer Noire (selon
nos auteurs : « dans » !).
Anciennes écritures
Quand
les premiers signes graphiques ont été trouvés
dans la région balkanique, les scientifiques ont supposé
qu'ils avaient été apportés à l'origine
par des colons de Babylone. Les systèmes d’écriture
semblaient du même type et plusieurs lettres identiques.
En fait on a découvert plus tard que la vieille écriture
européenne pouvait être datée de -5500 , c’est
à dire de 2000 ans plus anciens que les plus anciens signes
mésopotamiens.
La plus ancienne écriture "européenne"
(civilisation de Vinca)
tous
les signes par ce lien |
Cette
ancienne écriture européenne est importante
pour plusieurs raisons :
Tout
d'abord, elle aide à répondre à la
question "A quelle époque l’Atlantide
a-t-elle existé ?"
La destruction de l’Atlantide s'est produite avant
-3000: les Egyptiens ont eu une écriture et un système
de datation complet depuis cette date. L’Atlantide
aurait été submergée après cette
date, le prêtre égyptien aurait pu dire exactement
quand et exactement où. Mais il place clairement
l'événement longtemps avant la première
dynastie des pharaons. D'autre part, une telle histoire
avec tous ses détails ne peut pas avoir été
transportée dans le temps sans système d'écriture.
L’Atlantide a donc logiquement existé avant
-3000 et il a dû exister pas beaucoup plus avant la
découverte du système.
En
conséquence, la fourchette la plus raisonnable pour
l'existence de l’Atlantide est donc -6000/-3000.
On
peut également répondre à la question
"Comment la ‘saga d’Atlantis’
a-t-elle pu traverser un tel espace de temps ?"
La réponse est évidente : les premiers réfugiés
arrivés en Égypte avaient un système
d’écriture, et le prêtre égyptien
qu’interrogeait Solon avait accès à
une source primaire de l’histoire. |
L’archéologue
allemand Guenther Dreyer a étudié les premières
écritures égyptiennes et a prouvé l’existence
vers -3400 d’un système complet d’écriture
phonétique ce qui rend l’écriture égyptienne
plus ancienne que l’écriture de Sumer.
Évidemment
on peut constater que le récit platonicien mentionne très
explicitement l’existence d’une écriture atlante
et que la vieille écriture de la culture de Vinca (apportée
par les réfugiés de la mer Noire) puis transmise
en Egypte et ailleurs est une bonne candidate à cette identification.
Catalogue atlante
Passage
obligé de tous les chercheurs d’Atlantide, le catalogue
des critères tirés du Critias (et du Timée)
et la vérification que « leur » identification
correspond bien.
Voici
donc quelques uns des critères retenus par Siegfried et
Christian Schoppe.
Topographie
: La
« mer Atlantique » est ...la « mer Noire ».
Cette mer était devenue difficilement (voire pas du tout)
navigable en raison de l’envahissement par de l’eau
de mer de zones autrefois végétalisées ce
qui occasionnait de très nombreuses bulles de méthane
qui, venant éclater en surface, rendaient aléatoire
la navigation. D’ailleurs les anciens Grecs appelaient cette
mer la « mer inhospitalière ».
L’océan
Atlantique reçut ce nom en raison de la localisation erronée
de l’Atlantide et donc ce nom n’est en aucune façon
une preuve. Il est plus que probable que le mot indo-européen
pour « mer » (mare (latin), morje (russe), meer (allemand),
meru (hindi)) désignait au départ la mer Noire.
On peut également observer que sur toutes les cartes anciennes
la mer Noire est ... au centre de la carte !
La
grande plaine atlante est la plaine côtière qui va
du Danube au Don, centrée sur le secteur
nord-ouest de la mer Noire.
Les
montagnes au nord sont celles des Carpathes. Du
bois, du sel, de l'or, de l'argent, probablement du cuivre et
certainement de l’obsidienne ont été transportés
vers Atlantis par l'intermédiaire des fleuves côtiers
et du Danube.
On
a toujours supposé que l’Atlantide était une
île, c’est en partie vrai, en partie faux. Le centre
absolu était bien une île avec rivières et
canaux de tous côtés, mais l’ensemble de l’aire
atlante n’était pas une île. En lisant le Critias
on voit bien que le mot île est employé dans deux
sens différents, désignant tantôt la «
capitale », tantôt le pays alentour. L’archéologue
suisse Eberhard Zangger a fait une découverte particulièrement
intéressante : c’est un même hiéroglyphe
égyptien qui signifie « île » et «
pays étranger ».
Le
détroit du Bosphore peut être identifié aux
« colonnes d’Hercule ». D’une
part le détroit de Gibraltar n’a reçu se nom
que par réinterprétation, d’autre part le
prêtre égyptien ne localise pas explicitement ce
détroit au sud de l’Espagne. De plus, le héros
Hercule/Héraklès est censé creuser le canal
avant l’installation des piliers. Cette interprétation
n'est pas très convenable pour le grand et assez large
détroit qu’est Gibraltar mais déjà
beaucoup plus satisfaisante pour le canal de 30 km de long et
de 1.5 de large de la mer de la mer de Marmara à la Mer
Noire.
La
guerre se rapporte très clairement aux ancêtres des
Grecs et des Égyptiens en Anatolie. Il y a une forte probabilité
pour que Grecs et Egyptiens aient émigré de là
vers leurs implantations actuelles.
Le
Déluge décrit par Pitman et Ryan voit l’Atlantide
disparaître sous les eaux de la mer Noire. Un tremblement
de terre (ils sont fréquents dans la
région) a pu faciliter la rupture de la barrière
naturelle qui retenait les eaux méditerranéennes.
Et
si « orichalque » voulait
dire « obsidienne » ? Cette pierre
a été utilisée intensivement depuis -5500
en tant que monnaie d’échange. Le déluge a
forcément dû conduire à une « hyper-inflation
» et le rôle ancien de cette pierre réduit
à néant, remplacé par autre chose (coquilles
de spondyles par exemple) et finalement totalement oublié.
Canaux,
irrigation.... l’observation de la topographie
de l’aire nord-ouest de la mer Noire parle de lui-même
en raison des très nombreux cours d’eau irrigant
le bassin. Quant à l’irrigation on en a trouvé
des exemples à Jéricho en -7000. (irrigation qui
soit dit en passant permet les fameuses deux récoltes par
an).
La
population a dû être relativement nombreuse pour l’âge
de pierre comme le prouve la possibilité d’émigration
dans plusieurs directions. Avant le Déluge le problème
de la surpopulation a pu être résolu par des migrations
vers d’autres fleuves (ou rivières) d’Europe
(créant ainsi d’autres « royaunes du fleuve
»).
Structures
circulaires : La première structure circulaire
en Europe remonte à -5000. (on en a retrouvé plus
de 200, dont par exemple celle de Goseck). (Les Grecs ont peut-être
voulu représenter le vieil ennemi atlante sous l’aspect
du Minotaure perdu dans son labyrinthe circulaire...)
Éléphants
: Étant donné que l'itinéraire de l’Inde
vers l'Europe n'était pas encore aride l’éléphant
indien a vécu dans ce secteur. On a éliminé
les derniers éléphants dans la région vers
-800. Le Pharaon Thutmosis III a tué 120 éléphants
à la chasse en -1200.
Éléments
inexistants : Trois éléments cités dans
le Critias semblent être des inventions de Platon pour renforcer
son récit : les chevaux (pas encore domestiqués),
les trières (pas encore inventées)
et les chariots (pas encore utilisés)
***
Comme
on le voit donc, une théorie bien documentée, scientifiquement
raisonnable, qui même si elle doit encore s’étayer
par d’éventuelles nouvelles découvertes mérite
toute notre attention. Il nous a semblé important de la
faire connaître à des lecteurs francophones car elle
ne semble pas encore avoir bénéficié d'une
grande publicité.
Ce
résumé est une adaptation simplifiée de la
page http://www.black-sea-atlantis.com/black-sea-atlantis/
, page sur laquelle on trouvera d’autres documents iconographiques
et d’autres liens.
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